vendredi 7 octobre 2016

La dépression

Sujet complexe et vaste. En rangeant ma bibliothèque, je suis retombée sur une bande-dessinée qui s'intitule : "Chute libre - carnet du gouffre" de Mademoiselle Caroline. Cet auteur a connu la dépression. Elle raconte cet enfer à travers une bande-dessinée où elle se met en scène. Ce livre est sans concession. Il explique à quel point c'est une maladie. A un moment, elle dit "Je savais que la dépression était une maladie, mais je n'avais pas compris que moi, j'étais malade !"

Oui, la dépression est une maladie et donc elle se soigne. Elle se manifeste de différentes manières mais on peut citer en autre : une grande fatigue, l’impression que chaque chose du quotidien devient une corvée insurmontable, un appétit fluctuant, des difficultés à se réjouir des petits plaisirs de la vie, une dévalorisation de soi et donc une perte de confiance en soi, une culpabilité décuplée. Ca peut également aller jusqu’à l’envie de disparaître pour ne plus souffrir, soulager les autres de sa présence.

Dans la dépression, la souffrance est psychologique mais elle peut également être physique. C’est un mal être général qu’on a du mal à expliquer. Comme un nuage noir au dessus de notre tête qui nous suit partout et un gouffre sous nos pieds qui nous engloutit.

En public, on porte un masque. On fait comme d’habitude : on a le sourire, on parle de tout et de rien.  Mais ce masque est lourd à porter, les larmes parfois difficiles à retenir. Mais tant qu’on peut, on dit que tout va bien. D’ailleurs, pourquoi ça n’irai pas ? Dans la bande-dessinée, Mademoiselle Caroline souligne à quel point les autres ne comprennent pas car « on a tout pour être heureux » alors quoi ? Oui, quoi ? On ne sait pas. Alors on prend des médicaments et ça va mieux. Et puis, on oublie qu’on est mieux grâce aux médicaments alors on arrête sans consulter notre médecin. Il faut dire aussi qu’avaler des cachetons, c’est pas terrible alors hop, fini. Mais la rechute n’est pas loin. On la sent se faufiler insidieusement et revenir tout doucement pour mieux nous faire retomber dans le gouffre sans fond. Alors on retourne voir le médecin qui reprend le traitement. On remarque que ce médecin nous dit pas : « Vous êtes malade, vous faites une dépression ». Non bien sûr. Il nous dit : « Je vais vous donner quelque chose pour vous sentir mieux ».

Il y a aussi les consultations chez un psy. Alors on a le choix entre psychologue, psychothérapeute, psychiatre, etc… Bref, un choix compliqué. On peut demander autour de soi mais ça reste difficile. Après, on a un numéro et un nom. Là, il faut oser appeler pour prendre rendez-vous. La démarche n’est pas non plus aisée. On se dit que le psy a certainement des cas plus grave à traiter, qu’on peut y arriver seul, on va pas déranger.

Les psy n’ont pas tous les même méthodes. Certains sont uniquement dans l’écoute. D’autres sont plus dans l’interaction avec le patient. Il faut se sentir à l’aise avec la personne à qui on va se confier. Et si la méthode ne nous convient pas, il faut oser changer. Ce n’est pas forcément évident car ça demande encore un effort et  dans un état dépressif, l’effort, si petit soit-il, devient vite une montagne.

Sortir de la dépression est un long combat. Quand on rechute, on se demande souvent à quoi bon se battre, si c’est pour retomber dans ce vide abyssal. Mais on continue. Souvent pour notre famille, nos enfants. Et puis un jour, on sort la tête de l’eau. Il faut être vigilent et ne rien lâcher. A chacun ensuite d’avoir ses petits trucs. Pour Mademoiselle Caroline, elle a une croix sur la main. Elle fait des « crises de calme » dès qu’elle la voit. Son psy l’a initié également aux exercices de cohérence cardiaque. C’est le fait de se concentrer sur sa respiration pour mieux contrôler les battements de son cœur et ainsi mieux équilibrer le système nerveux autonome et la gestion émotionnelle. Ca a beaucoup d’effet sur le stress notamment.

Il faut savoir demander de l’aide même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Il faut savoir s’entourer d’amis compréhensifs qui ne s’offusquent pas de vos silences mais savent être présents malgré tout.

Bon courage

Maddy
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